mercredi 29 janvier 2014

Munde Shayapan ou la rage au coeur

 Le héros est fatigué. Munde Shayapan le Héros de Belyotora, sans doute le plus grand héros vivant du Dashan n'en peut plus, non pas physiquement mais psychologiquement. Son Dharma lui pèse et les événements décrits dans les Princes d'Ashora vont entraîner certaines conséquences aussi sanglantes qu'imprévues...

Si vous vous êtes attaché à Munde dans les Perles d'Allaya vous comprendrez que la quête qu'il a mené précédemment laisse des traces.
Son mal-être s'est approfondi, Munde est devenu difficilement contrôlable.

Il va se heurter à la mesquinerie des hommes et à la cruauté des dieux. On sent que ça risque de ne pas bien tourner. Mais, vraiment, pas, bien.

Le récit est mené tambour battant, les scènes d'action (nombreuses) sont fluides et vraiment impressionnantes. Le surnaturel est décrit comme effrayant, quasiment "indicible", et donne
vraiment la chair de poule.

Les Perles était un coup d'essai très réussi, Les Princes d'Ashora est un coup de maître. Gabriel Feraud maîtrise son récit avec doigté et précision, approfondi la société du Dashan avec un plaisir féroce, jubilatoire et communicatif et donne une ampleur véritablement épique à son univers.

C'est une épopée dans un monde que l'on perçoit comme immense et impitoyable.

Et quelle cruauté envers ses personnages, on se croirait presque dans du GRR Martin !  Quant au destin de Munde...

J'ai rarement perçu une telle rage nihiliste dans un ouvrage de Fantasy, c'est rude, vif, cruel, on se croirait dans la Horde Sauvage (oui, le film de Peckinpah).

Je m'attendais à une bonne suite, c'est une suite pleine de surprises (cruelles) et encore meilleure que ce à quoi je m'attendais.

Chapeau Gabriel !